Le temps n’attend pas – Lénine
Déjà un mois que j’ai
posé mes valises en terre allemande. J’ai à la fois l’impression de n’être
arrivée qu’hier, tellement le temps a filé entre mes doigts à la vitesse de la
lumière, et à la fois l’impression de vivre ici depuis toujours. Vivre à
l’allemande m’est naturel. Cette vie est trop belle, trop facile. Je dois
malgré moi faire attention, garder une amarre bien ancrée dans la réalité,
puisque le retour risque d’être parsemé d’embûches.
Cette vie, c’est la
vie d’un autre monde, un autre temps. En l’espace d’un mois, je suis passée
d’étudiante égocentrée à mère d’une pré-adolescente de bientôt 12 ans, ayant à
jongler avec les sautes d’humeur, les questionnements sur le fait de grandir,
de devenir une femme, les premiers amours, les injustices de la vie. Je dois
céduler, réconforter, partager, comprendre, pousser, encourager. Je dois garder
le sourire même quand je me fais répondre à demi-mots parce que « I am NOT
in a good mood, that’s ALL». Et en même temps, je reçois tellement. Je suis la
confidente, la sœur, l’amie. Je suis celle qui se couche sur le plancher de sa
chambre à ses côtés avant de la mettre au lit le soir, et qui, les yeux fermés,
écoute pour une centième fois «Marry me» de Jason Derulo, parce que je sais que
ça lui fait plaisir. Ces petits moments juste à nous deux. Grâce à cela, elle
me pardonne de lui avoir fait arrêter sa game de Mein Kraft. Gute Nacht mein
liebes Monster. Bis Morgen.
Bref, un mois
d’écoulé, onze autres à découvrir, à savourer. Demain, je vais suivre mon
premier cours d’allemand. Vendredi, départ pour Berlin, je vais enfin retrouver
ma chère Janina. La vie continue, la belle vie.
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