dimanche 2 février 2014

Le temps n'attend pas


Le temps n’attend pas – Lénine

Déjà un mois que j’ai posé mes valises en terre allemande. J’ai à la fois l’impression de n’être arrivée qu’hier, tellement le temps a filé entre mes doigts à la vitesse de la lumière, et à la fois l’impression de vivre ici depuis toujours. Vivre à l’allemande m’est naturel. Cette vie est trop belle, trop facile. Je dois malgré moi faire attention, garder une amarre bien ancrée dans la réalité, puisque le retour risque d’être parsemé d’embûches.

Cette vie, c’est la vie d’un autre monde, un autre temps. En l’espace d’un mois, je suis passée d’étudiante égocentrée à mère d’une pré-adolescente de bientôt 12 ans, ayant à jongler avec les sautes d’humeur, les questionnements sur le fait de grandir, de devenir une femme, les premiers amours, les injustices de la vie. Je dois céduler, réconforter, partager, comprendre, pousser, encourager. Je dois garder le sourire même quand je me fais répondre à demi-mots parce que « I am NOT in a good mood, that’s ALL». Et en même temps, je reçois tellement. Je suis la confidente, la sœur, l’amie. Je suis celle qui se couche sur le plancher de sa chambre à ses côtés avant de la mettre au lit le soir, et qui, les yeux fermés, écoute pour une centième fois «Marry me» de Jason Derulo, parce que je sais que ça lui fait plaisir. Ces petits moments juste à nous deux. Grâce à cela, elle me pardonne de lui avoir fait arrêter sa game de Mein Kraft. Gute Nacht mein liebes Monster. Bis Morgen.

Bref, un mois d’écoulé, onze autres à découvrir, à savourer. Demain, je vais suivre mon premier cours d’allemand. Vendredi, départ pour Berlin, je vais enfin retrouver ma chère Janina. La vie continue, la belle vie.



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